Les ressources naturelles en eau au Maroc sont des plus faibles au Monde. Les prévisions disent que notre pays sera confronté à une pénurie de ses ressources en eau d’ici 2030.
Les ressources en eau du Maroc proviennent de trois sources naturelles :
- les eaux de surface provenant des précipitations,
- les eaux souterraines des aquifères,
- Et la fonte des neiges des montagnes de l’Atlas,
Or les précipitations oscillent selon les années de 5 milliards de m3 à 50 milliards de m3. A y ajouter, la grande disparité régionale des précipitations. De quelques millions sur des régions comme le Souss-Massa, Deraa-Tafilalt à des milliards sur des régions tel la région du Gharb, de Tanger…la situation est encore plus alarmante , puisque les régions les plus souffrantes tel Zagora, Taroudant, Ouarzazate …ont été des destinations réputées pour les grands investisseurs agricoles avec des productions capitalistes et très consommatrices d’eau tel la pastèque, la tomate, et autres cultures… Ce qui a conduit à l’épuisement de leurs nappes phréatiques et la raréfaction de l’eau par la capacité immonde de ces grands exploitants agricoles à creuser et forer des puits en masse. Bien que ces exploitations soient bien rentables puisque destinées à l’export, le revers de la médaille est la fragilisation des communautés locales, les dépossédant de leur ressources, en renchérissant l’accès à l’eau, et partant en limiter l’accès et marginaliser les petits exploitants avec leurs cultures vivrières et traditionnelles de ces régions tel l’olivier, les dattiers ou les arbres fruitiers. Le mal arrive dans certaines régions à des coupures journalières d’eau.
L’enjeu est donc de taille pour plusieurs régions du Maroc et ne peuvent être laissées pour compte. Afin de relever ce défi, le gouvernement marocain a adopté un plan national de l’eau 2020-2050, avec l’affectation d’un budget de 400 milliards de dirhams avec une responsabilité régionale pour la mise en place des mesures nécessaires pour assurer un approvisionnement durable de leur population, notamment par l’adoption de nouvelles sources d’eau :
- Le dessalement de l’eau de mer,
- Les eaux de drainage des systèmes d’irrigation agricoles,
- Et les stations d’épuration.
Concrètement, des stations de dessalement ont vu le jour à Laâyoune, Boujdour, Tan-Tan et Akhfenir. Deux sont en cours de réalisation à Agadir et Al Hoceima. Et d’autres sont en projet comme celles de Dakhla, Safi et Casablanca. La dernière serait l’une des plus importantes de toute l’Afrique. Elle aura une capacité de production de 300 millions de m3 et alimentera en eau potable la métropole et sa région, soit une population cible de 7,4 millions d’habitants.
Sur l’enveloppe affectée, 115,4 Milliards de dirhams sont dédiés au programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation(PNAEPI) 2020-2027 dont l’objectif est de rationaliser l’usage de l’eau en agriculture pour une superficie globale prévue de 510.000 Ha et qui devrait bénéficier à 160.000 agriculteurs.
Ce programme vient en continuité et en parfaite conjonction avec le projet Maroc vert qui vise lui aussi la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, et qui a eu des résultats positifs en portant à 585.000 Ha les superficies équipées en système d’irrigation goutte-à-goutte avec 100.000 agriculteurs bénéficiaires.